jeudi 29 novembre 2007

Jeudi 29 Novembre 2007: A Jean-Marie

Dédié spécialement pour toi Jean-Marie, pour ta surprenante amitié et ton soutien par messages vocaux qui sont à chaque fois un petit bonheur.
Je m'adresserai donc à toi, et remettrai ma réponse à plus tard, sur ta remarque : " tu parles souvent des femmes pas beaucoup des hommes".
Je te promets que cela fera l'objet du blog prochain.




Mercredi 14 Novembre 2007, je m'embarque sur le ferry de la COMANAV, qui me conduira à Gao, son empire songhaï et ses rues sablonneuses.
Voyage éreintant, en quatrième classe.
Tu aperçois mon vélo au premier étage sur le pont ?
J'ai dormi deux nuits, assise sur une chaise, les trois suivantes, un mousse a eu pitié de moi.A trois du matin, le début de sa journée de travail, je prenai sa place, derrière les moteurs, au chaud donc....mais au bruit !

Heureusement voyage en partie joyeux et convivial avec la rencontre de Joseph, le toulousain, qui ponctuait nos repas d'histoires truculentes et plus sérieusement René et Marie-Hélène en partance pour le Burkina-Fasso.





Au fil de l'eau s'étalaient les villages des Bozos, ethnies de pêcheurs, avec leurs cases rudimentaires en pisé.
Des peuples isolés de presque tout.












Les rives du Niger abritent des scènes d'une diversité époustouflante : tout se fait, tout est permis, l'inhibition n'est pas de mise, on pisse dans le Niger, on le boit, on se lave, on lave sa vaisselle, son linge....les chèvres et les motos.










Lorsque le bateau accoste un étrange ballet s'orchestre , le commerce est alors à double sens : les commerçants des rives vendent aux commerçants à bord et vice et versa.
Tout est alors cris et harangues, il faut faire vite et discuter ferme.
Le bateau s'arrête parfois quinze minutes, quelquefois deux heures.
On peut alors aller à la découverte des villages côtiers : NIAFOUNKE, BOUREM, GOURMA-RAHOUS.





Jean-Marie, si je devais parler des hommes ce serait des guides.
Etre européenne et blanche ne permet pas de flâner seule.
Une armada de deux, voire trois guides vous propose une visite accompagnée.
Il n'y a pas d'alternative : c'est l'acceptation ou la colère.
Moussa était mon guide à Gao, moins pressant et plus attentif.
Ayant entendu ma demande, d'être tranquille, il me suivait discrètement et me remettait dans la bonne direction lorsque je me trompai, sans s'imposer jamais.
J'ai découvert la Dune Rose ( Komaï Hondo en sonrhaï ) avec l'aide d'un piroguier et les explications de Moussa, en traversant les rizières peuplées des nids des oiseaux et parsemés de nénuphars.

lundi 12 novembre 2007

Lundi 12 Novembre 2007 : Mopti via Tombouctou


Jeudi en début d'après-midi je partai en moto avec Salif, mon guide en pays dogon.
Salif est dogon lui-même, il est natif d'ENDE, et vraiment j'ai pu être au coeur des villages, parfois au sein de sa famille qui réside encore en pays dogon.

La première nuitée, où j'ai couché sur le toit sans moustiquaire, était à DIGIBOMBO, pour un couscous à la lampe électrique.L'on m'a invité à goûter le To 'o : une pâte de mil servit avec une sauce au gombo que l'on mange avec les doigts





KANICOMOLE : les plus belles maisons troglodytes sont dans ce village, accrochés à la falaise de Bandiagara de plus 150 kms.

On dit que les Tellem les premiers habitants du pays dogon furent chassés par les dogons.
L'anthropologue Marcel Griaule a fait un interessant travail sur la complexité de la culture dogon, leurs arts et leurs modes de vie.








BEGNEMATO : époustoufflant village, perché en haut de la falaise, nous avons crapahuté au milieu des rochers, de cascades.
J'avais dans ma poche des noix de kola, très prisées par les anciens des villages traversés ( oui ! j'ai goûté et je ne sais pas si l'on peut appeler ce fruit une gourmandise, il faut attendre pour la saveur alors un jus qui vous laisse les dents toutes oranges et annonciateur de la découverte dite succulente.)






TELI où le deuxième jour nous avons fait une pose pour le déjeuner : patates douces aux oignons et poulet grillé.
Là encore j'ai demandé à goûter la crème de mil ( qui gonfle le ventre des enfants selon Salif ) et la tisane aux feuilles de kinkiliba




Bon mon discours pourrait paraître récurrent, mais j'ai encore cette réflexion sur les effets du tourisme sur des régions comme celle-ci.
La pollution des ordures atteint bien évidement ces villages et de voir l'activité des villageois qui n'est orchestré que pour la survie, on se demande qu'est-ce qu'on fout là, à regarder finalement la dure intimité de ces cultivateurs.


YABATALOU où j'ai porté le neveu de Salif, qui était âgé d'une semaine, j'ai vu de nombreux baobabs, vous zoomez vous pouvez apercevoir "les pains de singe", et l'arbre à droite est un Balazan.

Nous sommes rentrés le Samedi soir, j'étais orange de la tête aux pieds mais plutôt satisfaite de cette échappée.

mercredi 7 novembre 2007

Mercredi 07 Novembre 2007 : Sévaré et repos


Le Musée National de Bamako abrite une collection de masques, de tissus et d'objets archéologiques, j'ai sélectionné une sculpture, called "La curiosité et contagieuse".
J'espère que la mienne ouvrira la vôtre.
Ce musée a été renové en 2003, et vraiment c'est un espace culturel interessant. Tous les jeudis sont consacrés aux soirées musicales.
Les aléas de l'aventure le 18 Octobre m'ont privé de la soirée "Les mélodies de Santa Clara à la Havane", rap et slam révolutionnaire hommage des jeunes à El Commandante.
Bah! le Mali est grand, les musiciens nombreux.




Le marché de N'Golonina est plein de couleurs, de senteurs.
C'est une découverte assez laborieuse pour identifier tous les produits nouveaux, parfois nauséeux, parfois de couleur ...ragoûtante, car le français n'est pas usuel, le bambara est la langue autochtone majoritaire du Mali.

Mais j'ai vu des montagnes de manioc, de pastèques, de plantes dites médicinales, et du bois, du bois, du bois.
Le rituel du bois au Mali est extraordinaire à observer : chargé sur la tête des femmes la plupart du temps, avec les bébés dans le dos.




SEGOU, où je me suis reposée 3 jours et où pour la première fois j'ai aperçu le Niger.
Beaucoup d'activité sur ses bords : les femmes lavent linge et vaisselle, que leur apportent les restaurants qui longent la rive, se lavent aussi elles_mêmes.
L'islam est bien moins présent qu'en Mauritanie, et pour les yeux et pour le bien-être ( je peux à nouveau rouler en short cycliste !) le voyage alors est plus joyeux
C'estu Une petite ville vraiment calme à 230 kms de Bamako, j'ai beaucoup marché dans les avenues bordées de vieilles maisons coloniales, flâné au marché des potiers, et , la nuit, goûté au matelas sur le toit avec moustiquaire avec le ciel étoilé pour témoin.






Dimanche 04 Novembre j'arrivai à Djenné, l'une des plus vieilles cités d'Afrique Occidentale et classée au patrimoine mondial de l'Unesco.
Sa mosquée, construite en 1907, est entièrement réalisée en "banco" ( murs de briques de terre crue et séchée).Les chevrons de bois qui dépassent des murs font partie de la structure et servent à soutenir les échafaudages utilisés pour le crépissage annuel, effectués par près de 4000 volontaires au mois de décembre.
L'accès est interdit aux non-musulmans, mais j'ai pu accédé au toit voisin, celui de la bibliothèque pour avoir une vue d'ensemble...






... Et également du marché chaque Lundi situé devant la mosquée.
Enchevêtrement d'étals en tous genres : épices, vêtements, poteries.
Les plus nombreux sont ceux de poissons séchés ...et les plus odorants !
Au milieu de tout ça les chèvres déambulent et le monde grouille.
En attendant le taxi-brousse pour me conduire à MOPTI, il m'est difficile de rapporter tous ces sentiments mêlés à la vue des indécents 4X4 qui roulent à 100 à l'heure en soulevant des nuages de poussière, faisant fi des enfants et des femmes, le demande incessante des mendiants, des vendeurs ambulants, l'omnipresence de la maladie : la poliomélyte et de la malnutrition ( le nombril saillants des enfants ).
C'est pourquoi je ne sais pas comment vraiment me positionner dans ce voyage.
C'est difficile de se sentir à l'aise, même si c'est un terrain de découvertes à la fois social, culturel et quand même, en tous cas je l'espère, de construction intérieure.
Heureusement le vélo me garde de trop penser - même si ! ... - car il faut pédaler dur ! et je m'y emploie.

vendredi 26 octobre 2007

Vendredi 26 Octobre 2007 : après la tempête

Bamako : - température avoisinant les 25°.
- la ville gronde et pollue
- les maliens s'activent, les marchés fourmillent

- les dames comme les messieurs roulent en scooter...plein plein partout
- les taxis sont jaunes pour les courses en ville, les autres sont verts et ce sont de vieilles carlingues où l'on s'entasse mais pour un prix moindre ! ( compter 150FCFA = 1euro = 656FCFA )

- sa cuisine goûteuse : le mafé du riz à la sauce arachide, la carassole un fruit au goût inexprimable, la banane plantain, le sirop de gingembre, de baobab...Madre Dios !

Mimie d'Afrique : après le décor l'actrice, se remet des affres de l'aventure fantastique, son passeport retrouvé, des FCFA frais.Est-ce que cela va repartir ?

Le programme supposé, pour les férus de Google earth ( toujours les mêmes ..midinettes !), pour les jours prochains : je remonte sur la machine cycliste en direction de SEGOU, MOPTI où je vais essayer de prendre une pinasse pour remonter sur le Niger jusqu'à Tombouctou, puis GOSSI pour essayer d'apercevoir les éléphants et enfin GAO.

Je suis à peu près sereine cet après midi.
Je vous rassure je vais essayer de continuer.
Merci pour tous vos messages.
Pardon à ceux à qui je n'ai pas répondu.

Restez en ligne !

mercredi 24 octobre 2007

A g.b et à Jo ....et pour un bout de viande

J'ai beaucoup pensé à vous g.b. : Quels yeux avez-vous ouvert sur la Mauritanie
et son désordre omnipresent ?
Et à Jo aussi qui m'a ouvert les portes de ce pays depuis Paris.

Lundi 8 Octobre 2007 : je décide de prendre le train minéralier qui relie Nouadhibou à Choûm dans le Massif de l'Adrar, lorsque vers midi des échaufourrées éclatent et des bombes lacrymogênes explosent, les habitants se réfugient au camping pour se laver les yeux à l'eau claire.
Malgré tout j'ai mon train à prendre à 14 heures : j'ajuste mon turban sur le nez, mes lunettes sur les yeux et escorté de Pierre et de Jacqueline, conductrice de piste émérite, rencontrés au camping, nous fonçons en direction de la gare - ou désignée comme telle - en fendant la foule agitée.

J'ai tremblé je crois mais j'ai pu prendre le train ( par une fausse manoeuvre je vous l'ai croqué !)
le-plus-long-du monde, 2.3 kms de long, 250 wagons et 2 locomotives pour tracter le tout.

Quel voyage ! D'abord il faut enjamber, pousser, avec un vélo au milieu de l'allée il y a forcément bousculade, et ramadan oblige tout le monde a sa marmite pour le repas qui va durer toute la nuit.

Mon vélo dépouillé de ses sacoches, je rencontre Ali qui me propose de m'accompagner jusqu'à Choum, pour ma sécurité je dormirai à côté de la gendarmerie, et pour m'aider à trouver un taxi brousse - le voyage durant 12 heures, l'arrivée à Choum est aux environs de 2h30 du matin.

A l'image de mon vélo je me suis retrouvée : dépouillée de presque tous mes Ouguyia ( 1euro = 320 um ).

Après le pire le meilleur : c'est à Chinguetti que Cheikh ( prononcer Cher), m'accueille à l'Auberge des sables et les quelques ouguyias qu'il me reste sont pour la méharée dans le désert, pour le reste il me propose de m'héberger en attendant que Western Union arrive à se connecter.
Deux jours de repos après la méharée à lire ( deux caisses de bouquins : Terre des hommes de St Exupéry et "le chercheur d'absolu" de Théodore Monod m'occupe tout le samedi, alors que Cheikh dort ou fait du thé.
Il y a bien donc des mauritaniens généreux et désinteressés.





Mon guide me fait découvrir Chinguetti et sa mosquée datant du XII ème siècle.

















C'est au Cap Blanc, les côtes les plus poissonneuses du monde, que Jacqueline a excellé dans la conduite sur piste, du vent du sable mais une douce matinée et un pique-nique improvisé sur des parpaings : rencontre ô combien réparatrice....peut être les retrouverai-je en pays dogon...où je suis aujourd'hui Mercredi 24 Octobre : BAMAKO est colorée et verte et gaie.....alors je le suis aussi ( verte except !)

samedi 6 octobre 2007

Samedi 05 Octobre 2007

Nouadhibou : bien des péripéties pour arriver en Mauritanie, après le surprenant trajet, en estafette bringuebalante, le conducteur ( voir ci-dessous ) ayant peine à distinguer la route.Partis à minuit de Goulmime, et un ensablage et deux crevaisons, nous arrivions à la frontière marocaine à 11 heures où nous attendait 5 heures d'attente au milieu d'une file de voitures impressionnante et une chaleur écrasante.
Au camping La Baie du Lévrier Abdi m'a organisé le cheich, et je vous affirme qu'il est largement utile : il n'y a que du sable et du vent.
J'en profite pour cuisiner et me reposer jusqu'a demain Dimanche 07 Octobre 2007.







Frontière Marocaine : notre chauffeur, le sable et la chaleur sont pour moi ce jour là une sacrée aventure.

J'ai eu peur vraiment et ce que je voyais était encore plus irréaliste que les choses vues pendant tout ce périple.

Je suis plus sereine maintenant et je frisonne à l'idée d'avancer.

mardi 2 octobre 2007

Débat sur route

Mardi 02 Octobre 2007 je suis à Goulimime aux portes du Sahara, terriblement fatiguée moralement et physiquement, mon corps ne répond plus à l'effort et mon sourire m'oublie, aujourd'hui les petits 32 kilomètres m'ont épuisé.
Je prends le car demain, à minuit , il m'emmènera à Daklha où je trouverai une correspondance pour rallier la frontière Mauritanienne.
Je quitte donc le Maroc un peu précipitamment, à tort peut être, mais j'ai une impression de bruit perpétuel, ou est ce la fatigue ?, d'affabilité excessive.
Je retiendrai du Maroc, ma rencontre magique avec Rita et Hicham, Sidi Moktar et Hassan et sa famille qui m'ont accueillit chaleureusement dans un décor de rêve, coloré et plein d'étoiles dans le ciel ( Nana j'ai aperçu tes yeux qui brillaient !), Issam mon petit professeur d'arabe qui me manque beaucoup et je porte toujours son collier offert.
Mes amis,
L'humeur n'est peut être pas très objective, mais je me suis surprise par deux fois au cours de mes journées à penser "blog".
Ce n'est pas tout à fait ce que je voulais. Laissez-moi vous donner des nouvelles de temps en temps, peut être d'une façon hebdomadaire, ou lorsque je voudrais vous faire partager une émotion, une photo, je veux être au plus près de cette expérience et libre.
J'enverrai toujours des petits sms, des petits appels vocaux et écrivez moi, vous me manquez mais je ne veux pas faire du systématique.
Vous comprenez ?

samedi 29 septembre 2007

TAMANAR : 71 kms - AGADIR : 89.99 kms


Jeudi 27 septembre 2007 : Ne plus se fier aux renseignements fournis même par le plus serviable des marocains : " à Tamanar vous trouverez un hotel c'est sûr !", Lonely Planet ne jalonne pas tout le périple de Mimie d'Afrique, arrive ce qui devait arriver.....je prends un taxi pour les 30 derniers kilomètres qui me séparent d'un moment de découragement et d'un moment atypique : autant dans le décor que les acteurs du lieu : pour le décor des maisons rouges, noires ( peu vues jusqu'à présent le lumineux me suivait encore ), le temps du bout du monde : la brume et les acteurs : des surfeurs jeunes et beaux et... bruyants.Dans le restaurant une musique - elle me manque mais Sylvie est là - sensuelle et douce en complet désaccord avec les sportifs qui se foutent pas mal de la sensualité du moment, devant leur bière ( rare depuis mon départ) et fumant leurs clopes, font de cette soirée un moment à part.




Au matin ce Vendredi 28 Septembre je quitte Immsouane, voyez même le nom est ...singulier !, avec une montée de 8 kms, mon corps commence à accumuler une fatigue lancinante, j'opte donc pour le vélo-stop et comme tout s'achète pour 2 dirhams, une vieille 4L m'emporte au sommet et me permet de rejoindre la route d'Agadir, cette fois sans plus un sou en poche.






Le soir à Agadir, après les kilomètres vaincus, je fête les 1000 kms vaincus en présence de mes deux compagnons berbères et le "champagne local".











Samedi 29 septembre 2007 ( bon anniversaire François ! )

Je visite Agadir où je me sens bien, les gens sont moins pressants, me conseillent, m'accompagnent , ne me vendent rien absolument comme à Marrakech, je commence par le Musée du tremblement de terre en 1960.
Le port, et je finis, grand moment de 2 heures passé au Musée du Patrimoine Amazigh ( prononcer Amazir ), au milieu de tapis et de bijoux berbères, et où la bienvenue au Maroc est souhaitée avec beaucoup de sincérité.




C'est au souk El Houad où j'ai trouvé, après plusieurs courses en taxi, 17 dirhams la course ( pas même 2 euros !), l'artisant " ducoin"qui a pu me réparer une de mes sacoches - qui c'est une fois décrochée en route - dont le rivet avait lâché et le clip la fixant au porte-bagages s'est perdu dans l'Anti-Atlas.
Demain c'est TIZNIT.

ESSAOUIRA : 88.02 kms

Essaouira, que les portugais l'avaient rebaptisée au XVI ème siècle MOGADOR, petite ville balnéaire entourée de ses remparts du XVIIIème, m'accueille Mardi 25 et Mercredi 26 Septembre 2007 pour deux jours de flâneries et encore de gourmandise.









Les canons européens en cuivre des XVIIè et XIXème siècle sont alignés sur le chemin de ronde.
J'ai lu ce jour là la presse française et à la terrasse du Gelateria Dolce Freddo je me suis laissée porter :
" Tu viens juste d'avoir quatre-vingt deux ans (...) Tu es toujours belle, gracieuse et désirable.Cela fait cinquante huit ans que nous vivons ensemble et je t'aime plus que jamais.Récemment, je suis retombée amoureux de toi une nouvelle fois et je porte de nouveau en moi ce vide débordant que ne comble que ton corps serré contre le mien."

Le philosophe André Gorz se donne la mort avec son épouse Dorine le lundi 24 septembre 2007.

Et le film à voir : " Tout est pardonné" de Mia Hansen Love

Probablement l'humeur du jour était à la douce mélancolie.




Je reprends la route le Jeudi 27 Septembre au matin aux environs de 8h30 avec le patron de l'hotel et sa dame qui regardent mes préparatifs : j'ai appris cela, et déjà auparavant, de ne pas me laisser déborder par une gêne quelconque parce que l'on est attentif: à mes préparatifs de départ, ils cautionnent le bon déroulement de la journée. J'accomplis donc sereinement les gestes nécessaires et je salue les curieux qui me souhaitent bonne route et cela fait même plaisir un peu d'attention.




Première tempête de sable, ça n'est peut-être pas très probant, mais j'étais sous l'arganier et je me demandais si j'allais pouvoir repartir : mon vélo est même tombé sous les assauts du vent.
Lorsque je suis sortie de dessous l'arbre j'étais "poudrée" et le suis restée toute la journée : bonne protection contre le soleil, d'autant qu'une sous couche de crème solaire cramponnait farouchement les grains de sable.






Après le mauvais le bon : même en pleine côte je ne pouvais pas manquer la photo du jour : les chêvres sur l'arganier....et selon Domi rien que ça doit enlever le doute qui subsiste même trois semaines après le début de l'aventure !!



mercredi 26 septembre 2007

"L'homme-qui-vend-des-tapis-à-Charles-Aznavour"

Lundi 24 Septembre 2007, je quitte le petit hotel Dar Youssef, recommandé par Omar, rencontré à Kénitra - vous suivez toujours ?- pour rejoindre Chichaoua : et là tout s'écroule !, pas de camping pas de petite auberge et donc dans l'obligation de poursuivre.....





.... je vois ce chemin parcouru derrière moi...









....me rend compte du chemin qu'il me reste ...devant !
Sincèrement si je vous dis que je n'ai pas douté à ce moment là je serai une (belle ) menteuse...
Il m'a fallu penser très fort à Sylvie et sa carte offerte, pour trouver le courage de pédaler plus fort plus vite...la nuit à présent commence à tomber aux environs de 18h30 : la chaleur +++++ la trouille en fait ...m'ont mis les larmes aux yeux..MAIS...




...un coin de paradis berbère m'attendait à Sidi Moktar.(et Nathalie j'ai pensé à toi, sur l'hospitalité marocaine : je venais de faire 99,14 kms ( au mètre près !)...j'étais exténuée et en même trop heureuse qu'un ange gardien soit au bout du chemin : Monsieur Hassan Zéroual, son fils Abdelharim et sa fille Zenab m'offraient le gîte et le couvert.
Dès mon arrivée, des coussins étaient disposés à ma convenance, après m'avoir servi un thé à la menthe, Abelharim me conseillait de dormir un peu, avant d'être invitée à la table familiale.





Hassan m'a donc raconté cette histoire : fabricant artisanal de tapis berbères recoit un jour la commande d'une vingtaine de tapis pour, dans un premier temps un client dont il ignore l'identité, et c'est Charles Aznavour lui-même qui réservait les pièces pour sa villa de Marrakech.
Les tentes que l'on aperçoit sur la troisième photo sont en partance pour Hawaï, pas moins.
Et pourtant tout a été raconté et offert avec beaucoup d'humilité et de gentillesse.La magie marocaine accompagnait mon périple d'une bien féerique façon.





J'ai passé une nuit avec le chat dans le salon au milieu de somptueux coussins.
Le matin Zenab m'a servit le petit déjeuner - beaucoup de scrupules d'accepter un petit déjeuner pendant leur période de ramadan - et j'ai quitté ce monde coloré, sans que l'on ne me demande quoique ce soit.
Ce sont même eux qui m'ont offert un coussin berbère.

Je vous embrasse Zenab, Hassan et Abelharim très fort et je ne manquerai pas de vous faire signe.

suite Marrakech


Ce dimanche je passe l'après midi à Marrakech et découvre les Jardins de Majorelle, du nom du peintre français qui y vécut de 1924 à 1962.
Aujourd'hui c'est la propriété de la Fondation Pierre-Bergé-Yves Saint-Laurent.
Après le tumulte urbain, j'ai déambulé au milieu des cactus, des bambous, des palmiers et des bougainvillées.
Cette belle villa toute bleue abrite un beau musée de bijous touaregs et berbères.




Les tombeaux saadiens servent de dernière demeure aux princes saadiens, notamment à Ahmed el Mansour "le victorieux".Ces tombeaux ne furent redécouverts qu'en 1917 grâce à une vue aérienne du site.
La pièce centrale ou Salle de douze colonnes de marbre italien se trouvent les tombes d'Ahmed el Mansour, qui mourrut de la peste, de son fils et de son petit fils, ainsi que de 33 autres princes Saadiens.







La synagogue : la plus ancienne dans la rue Talmud Torah qui est toujours en service.
C'est la famille royale qui en 1558 déplaça les juifs dans ce quartier sûr, voisin du palais et entouré d'une enceinte.









Enfin, je finissai par le quartier juif ou mellah qui abrite 250 juifs habitant encore à Marrakech.








Après deux nuits passées chez Mina, je dois quitter Issam qui, en gage de notre nouvelle amitié, m'offrit son collier.
Petit bonhomme : il est beau, non ?

MARRAKECH : mot berbère signifiant "passer vite"


Samedi 22 Septembre 2007 : Marrakech par les Transports Saphir Bleu, hallucinant trajet, le code de la route semble inexistant au Maroc, une route à deux voies se transforme selon les fantaisies du chauffeur en trois voies, étant entendu que la ligne continue n'existe plus.Vous avez compris, sur la 3ème voie, qui est en fait la 2ème pour la circulation venant en sens inverse, les appels de phares sont nombreux ( et comment donc ! le réflexe de survie étonnament se révèle malgré toutes les extravageances ! ).J'arrive, ahurie, à la gare routière où une bagarre éclate et me bouscule moi et mon vélo, il en perd même un phare, auparavant un homme me proposait de passer avant lui, je m'exécutai, confiante, et la main que je sentis dans ma poche, me rappella à la prudence.Néanmoins juste à l'entrée de la capitale : un vol de cigognes me souhaitait la bienvenue.




Mina, soeur de Brahim de Chapdes-Beaufort, est venue me chercher à la gare routière en taxi, que je pris et Mourade ramena avec enthousiasme mon vélo.
Le petit Issam, qui allait devenir le meilleur professeur d'arabe de Marrakech, m'attendait de pied ferme et ne me lâcha pas d'une semelle, pour mon plus grand plaisir : j'ai désormais un petit ami au Maroc.





Fatna, la maman de Mina, me prépare au vent du Sahara, en ajustant le cheich acheté l'après midi au souk de Marrakech









Le soir je suis invitée chez Abdeljalil pour le repas du ramadan - mon ventre bien que gourmand souffre du trop bien manger marocain - et je dois sans cesse questionner Mina pour comprendre la joyeuse humeur de mes hôtes








Abdelhatif, qui est guide, nous montre à son tour les différentes façons de porter le cheich - celle utilisée par les berbères.

vendredi 21 septembre 2007

suite EL OUALIDIA



Oualidia ville ostréicole, huitres que je n'ai pas goûté, mais vraiment c'était bien de ne rien faire : regarder bouger le monde, boire le thé à la menthe : une cafetière moyenne pour 5Dh....me reposer dans une chambre sobre mais accuiellante...








....et prendre le temps le soir de vous écrire d'un cyber-café









Le moment magique de la journée : sur la route en quittant Oualidia Mercredi 19 Septembre pour gagner Safi ( petite étape : 67.59 kms pour reposer les jambes ), de par la disposition des pierres je pense avoir déjeuner dans un lieu de sépultures, j'étais quelque peu à l'ombre et méditative, essayant de faire le point sur ce qui m'arrivait,de regarder à la mer et prendre conscience que c'était une sacré chance et un moment de jouissance intense.
Même la simple crêpe salée me semblait le plus doux délice.




SAFI : 2 jours ( Mercredi 19 et Jeudi 20 Septembre 2007 ) à Safi pour flâner, admirer la forteresse Qasr al-Bahr ou chateau de la mer, en faisant abstraction de l'immense usine de phosphate que l'on aperçoit sur la gauche de la photographie.




Les rues du souk de la médina impossible de résister aux impressionnantes pyramides d'olives, de fruits colorés, des gâteaux aux amandes, le pain et les crêpes et souvent comme c'est la période du ramadan un sympathique cyber café Badis-Land m'a offert une harira, soupe servie durant cette période. Mais beaucoup de restaurants sont fermés et je suis contente de poursuivre ma route vers Marrakech, je n'étais pas à l'aise à Safi, peut être la fatigue, le doute se font sentir à mesure que le Sahara se rapproche.
Demain c'est Marrakech et je me sens paresseuse.Les transports Saphir Bleu me conduiront, peut être dans la capitale.