jeudi 29 novembre 2007

Jeudi 29 Novembre 2007: A Jean-Marie

Dédié spécialement pour toi Jean-Marie, pour ta surprenante amitié et ton soutien par messages vocaux qui sont à chaque fois un petit bonheur.
Je m'adresserai donc à toi, et remettrai ma réponse à plus tard, sur ta remarque : " tu parles souvent des femmes pas beaucoup des hommes".
Je te promets que cela fera l'objet du blog prochain.




Mercredi 14 Novembre 2007, je m'embarque sur le ferry de la COMANAV, qui me conduira à Gao, son empire songhaï et ses rues sablonneuses.
Voyage éreintant, en quatrième classe.
Tu aperçois mon vélo au premier étage sur le pont ?
J'ai dormi deux nuits, assise sur une chaise, les trois suivantes, un mousse a eu pitié de moi.A trois du matin, le début de sa journée de travail, je prenai sa place, derrière les moteurs, au chaud donc....mais au bruit !

Heureusement voyage en partie joyeux et convivial avec la rencontre de Joseph, le toulousain, qui ponctuait nos repas d'histoires truculentes et plus sérieusement René et Marie-Hélène en partance pour le Burkina-Fasso.





Au fil de l'eau s'étalaient les villages des Bozos, ethnies de pêcheurs, avec leurs cases rudimentaires en pisé.
Des peuples isolés de presque tout.












Les rives du Niger abritent des scènes d'une diversité époustouflante : tout se fait, tout est permis, l'inhibition n'est pas de mise, on pisse dans le Niger, on le boit, on se lave, on lave sa vaisselle, son linge....les chèvres et les motos.










Lorsque le bateau accoste un étrange ballet s'orchestre , le commerce est alors à double sens : les commerçants des rives vendent aux commerçants à bord et vice et versa.
Tout est alors cris et harangues, il faut faire vite et discuter ferme.
Le bateau s'arrête parfois quinze minutes, quelquefois deux heures.
On peut alors aller à la découverte des villages côtiers : NIAFOUNKE, BOUREM, GOURMA-RAHOUS.





Jean-Marie, si je devais parler des hommes ce serait des guides.
Etre européenne et blanche ne permet pas de flâner seule.
Une armada de deux, voire trois guides vous propose une visite accompagnée.
Il n'y a pas d'alternative : c'est l'acceptation ou la colère.
Moussa était mon guide à Gao, moins pressant et plus attentif.
Ayant entendu ma demande, d'être tranquille, il me suivait discrètement et me remettait dans la bonne direction lorsque je me trompai, sans s'imposer jamais.
J'ai découvert la Dune Rose ( Komaï Hondo en sonrhaï ) avec l'aide d'un piroguier et les explications de Moussa, en traversant les rizières peuplées des nids des oiseaux et parsemés de nénuphars.

lundi 12 novembre 2007

Lundi 12 Novembre 2007 : Mopti via Tombouctou


Jeudi en début d'après-midi je partai en moto avec Salif, mon guide en pays dogon.
Salif est dogon lui-même, il est natif d'ENDE, et vraiment j'ai pu être au coeur des villages, parfois au sein de sa famille qui réside encore en pays dogon.

La première nuitée, où j'ai couché sur le toit sans moustiquaire, était à DIGIBOMBO, pour un couscous à la lampe électrique.L'on m'a invité à goûter le To 'o : une pâte de mil servit avec une sauce au gombo que l'on mange avec les doigts





KANICOMOLE : les plus belles maisons troglodytes sont dans ce village, accrochés à la falaise de Bandiagara de plus 150 kms.

On dit que les Tellem les premiers habitants du pays dogon furent chassés par les dogons.
L'anthropologue Marcel Griaule a fait un interessant travail sur la complexité de la culture dogon, leurs arts et leurs modes de vie.








BEGNEMATO : époustoufflant village, perché en haut de la falaise, nous avons crapahuté au milieu des rochers, de cascades.
J'avais dans ma poche des noix de kola, très prisées par les anciens des villages traversés ( oui ! j'ai goûté et je ne sais pas si l'on peut appeler ce fruit une gourmandise, il faut attendre pour la saveur alors un jus qui vous laisse les dents toutes oranges et annonciateur de la découverte dite succulente.)






TELI où le deuxième jour nous avons fait une pose pour le déjeuner : patates douces aux oignons et poulet grillé.
Là encore j'ai demandé à goûter la crème de mil ( qui gonfle le ventre des enfants selon Salif ) et la tisane aux feuilles de kinkiliba




Bon mon discours pourrait paraître récurrent, mais j'ai encore cette réflexion sur les effets du tourisme sur des régions comme celle-ci.
La pollution des ordures atteint bien évidement ces villages et de voir l'activité des villageois qui n'est orchestré que pour la survie, on se demande qu'est-ce qu'on fout là, à regarder finalement la dure intimité de ces cultivateurs.


YABATALOU où j'ai porté le neveu de Salif, qui était âgé d'une semaine, j'ai vu de nombreux baobabs, vous zoomez vous pouvez apercevoir "les pains de singe", et l'arbre à droite est un Balazan.

Nous sommes rentrés le Samedi soir, j'étais orange de la tête aux pieds mais plutôt satisfaite de cette échappée.

mercredi 7 novembre 2007

Mercredi 07 Novembre 2007 : Sévaré et repos


Le Musée National de Bamako abrite une collection de masques, de tissus et d'objets archéologiques, j'ai sélectionné une sculpture, called "La curiosité et contagieuse".
J'espère que la mienne ouvrira la vôtre.
Ce musée a été renové en 2003, et vraiment c'est un espace culturel interessant. Tous les jeudis sont consacrés aux soirées musicales.
Les aléas de l'aventure le 18 Octobre m'ont privé de la soirée "Les mélodies de Santa Clara à la Havane", rap et slam révolutionnaire hommage des jeunes à El Commandante.
Bah! le Mali est grand, les musiciens nombreux.




Le marché de N'Golonina est plein de couleurs, de senteurs.
C'est une découverte assez laborieuse pour identifier tous les produits nouveaux, parfois nauséeux, parfois de couleur ...ragoûtante, car le français n'est pas usuel, le bambara est la langue autochtone majoritaire du Mali.

Mais j'ai vu des montagnes de manioc, de pastèques, de plantes dites médicinales, et du bois, du bois, du bois.
Le rituel du bois au Mali est extraordinaire à observer : chargé sur la tête des femmes la plupart du temps, avec les bébés dans le dos.




SEGOU, où je me suis reposée 3 jours et où pour la première fois j'ai aperçu le Niger.
Beaucoup d'activité sur ses bords : les femmes lavent linge et vaisselle, que leur apportent les restaurants qui longent la rive, se lavent aussi elles_mêmes.
L'islam est bien moins présent qu'en Mauritanie, et pour les yeux et pour le bien-être ( je peux à nouveau rouler en short cycliste !) le voyage alors est plus joyeux
C'estu Une petite ville vraiment calme à 230 kms de Bamako, j'ai beaucoup marché dans les avenues bordées de vieilles maisons coloniales, flâné au marché des potiers, et , la nuit, goûté au matelas sur le toit avec moustiquaire avec le ciel étoilé pour témoin.






Dimanche 04 Novembre j'arrivai à Djenné, l'une des plus vieilles cités d'Afrique Occidentale et classée au patrimoine mondial de l'Unesco.
Sa mosquée, construite en 1907, est entièrement réalisée en "banco" ( murs de briques de terre crue et séchée).Les chevrons de bois qui dépassent des murs font partie de la structure et servent à soutenir les échafaudages utilisés pour le crépissage annuel, effectués par près de 4000 volontaires au mois de décembre.
L'accès est interdit aux non-musulmans, mais j'ai pu accédé au toit voisin, celui de la bibliothèque pour avoir une vue d'ensemble...






... Et également du marché chaque Lundi situé devant la mosquée.
Enchevêtrement d'étals en tous genres : épices, vêtements, poteries.
Les plus nombreux sont ceux de poissons séchés ...et les plus odorants !
Au milieu de tout ça les chèvres déambulent et le monde grouille.
En attendant le taxi-brousse pour me conduire à MOPTI, il m'est difficile de rapporter tous ces sentiments mêlés à la vue des indécents 4X4 qui roulent à 100 à l'heure en soulevant des nuages de poussière, faisant fi des enfants et des femmes, le demande incessante des mendiants, des vendeurs ambulants, l'omnipresence de la maladie : la poliomélyte et de la malnutrition ( le nombril saillants des enfants ).
C'est pourquoi je ne sais pas comment vraiment me positionner dans ce voyage.
C'est difficile de se sentir à l'aise, même si c'est un terrain de découvertes à la fois social, culturel et quand même, en tous cas je l'espère, de construction intérieure.
Heureusement le vélo me garde de trop penser - même si ! ... - car il faut pédaler dur ! et je m'y emploie.